par | 6 Mai 2025

Ton ficus coûte plus cher que ton pass : 150 € le trajet vert en métro

Dès l’entrée en gare, on aurait cru à un bad trip : une plante imposante, un wagon bondé et des contrôleurs prêts à dégainer le PV le plus salé de la saison. Salomé, jeune journaliste à BFM TV, a eu la drôle d’idée de rapporter chez elle son nouveau ficus à 70 € fraîchement acquis. En plein coeur de Paris, elle a appris à ses dépens que la RATP ne plaisante pas avec les encombrants. Résultat ? 150 € d’amende pour infraction à l’article R2242-17 du Code des transports. Attachez vos ceintures, on vous embarque dans les couloirs de l’absurde.
Temps de lecture : 2 minutes

Rencontre impitoyable dans les couloirs

Salomé descend son pot vert dans un wagon plein à craquer, fière de ses rangements écoresponsables. Quelques stations plus tard, trois contrôleurs lui demandent sagement son pass Navigo et sa carte d’identité, sans explication. « Pourquoi ? », insiste-t-elle. Réponse sèche : transporter une plante haute est un encombrant interdit. La sentence tombe : 150 € d’amende, la même somme qu’un aller-retour express jusqu’à Versailles en première classe. Le tout, sans aucune pédagogie.

Des règles absurdes mais bien réelles

Le règlement RATP autorise les objets jusqu’à 2 mètres de long à condition que leurs dimensions transversales ne dépassent pas 20 centimètres, d’où l’autorisation des skis mais l’expulsion immédiate des potées XXL. Justification : « tout objet pouvant gêner ou incommoder les voyageurs » est banni, selon l’article R2242-17 du Code des transports. Une logique implacable… qui atteint des sommets lorsqu’on compare avec l’infraction la plus fréquente : voyager sans titre coûte seulement 50 € si l’amende est réglée sur place RATP.

Un tarif qui défie la logique

Le pire, c’est que frauder le métro coûte trois fois moins cher que transporter du vert. Sans titre ou passage illicite, c’est 50 € d’office. Pour fumer, c’est 68 €. Et pour faire de la trottinette, 60 €. Recycler son appartement en mini-jungle ? 150 €. L’addition pique, d’autant que Salomé n’avait même pas franchi le tourniquet. Elle a cru pouvoir négocier en expliquant qu’elle aurait fait demi-tour si on l’en avait informée. Que nenni : zèle maximal et absence totale de flexibilité.

Quand le sévère tutoie l’absurde

Sur X, la vidéo de Salomé a explosé avec plus de 400 000 vues et près de 400 commentaires, oscillant entre hilarité et indignation. Certains se marrent en imaginant leur monstera géant finir sa vie sur le quai, d’autres dénoncent un manque cruel de bon sens. Le service client RATP, dans un sursaut de sincérité, a concédé que « cette verbalisation puisse paraître injuste » tout en rappelant que les agents « ne peuvent évaluer chaque situation sans créer un risque d’arbitraire ». Traduction : on applique le règlement à la lettre, même quand il ressemble à une blague de mauvais goût.

Petite révolution verte ou défi bureaucratique ?

Au-delà du simple fait divers, cet épisode dévoile la rigidité d’un système de contrôle où l’humain passe après la règle. Pour une génération qui fuit la voiture et cherche à verdir son quotidien, c’est une gifle : vouloir partager un bout de nature devient un motif de sanction. À croire que la vraie peur de la RATP, c’est de voir des racines envahir la station Concorde.

Pour ma part, chaque fois que je descendrai une plante dans le métro, je m’attends désormais à voir surgir un agent casqué brandir un bloc-notes. Cette anecdote me rappelle ma première obsession pour un cactus à 15 € qui finira peut-être en exil sur mon balcon plutôt qu’en wagon. Mais si notre vie citadine impose des contraintes, l’empathie et un soupçon de bon sens n’auraient pas coûté plus cher qu’un PV à 150 €.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼