À l’heure où Paris se prépare à accueillir les Jeux Paralympiques de 2024, une question résonne plus fort que jamais : pourquoi les athlètes avec un handicap intellectuel sont-ils si peu représentés ? Oui, vous avez bien entendu, ces sportifs auront à peine droit à trois disciplines : natation, tennis de table, et athlétisme. C’est tout. Rien de plus. Pas de gymnastique, pas de basket, pas de cyclisme. Trois malheureuses disciplines sur un programme qui en compte des dizaines. Un contraste saisissant avec la multitude d’épreuves accessibles aux autres catégories de handicap.
L’histoire d’une exclusion déguisée
Revenons un peu en arrière, histoire de bien comprendre le bordel. Les athlètes avec un handicap intellectuel avaient fait leur entrée dans le monde des Jeux Paralympiques en 1996. Mais à Sydney, en 2000, la fête s’est arrêtée net. Pourquoi ? Un scandale de fraude impliquant l’équipe espagnole de basket. Certains joueurs avaient simulé un handicap pour rafler la médaille d’or. Classe, non ? Résultat, les portes des Jeux se sont brutalement refermées pour des milliers d’athlètes légitimes, laissant une tâche indélébile sur leur parcours.
Depuis, on a vu une tentative de réintégration à Londres en 2012, mais soyons honnêtes, c’était du réchauffé. Les athlètes avec un handicap intellectuel se sont retrouvés à jouer dans un coin, avec seulement quelques disciplines à leur disposition, tandis que d’autres catégories de handicap continuaient à briller sous les projecteurs.
Trisomie 21 : double peine ou sur-handicap ?
Et puis il y a ceux qui ne peuvent même pas participer du tout. Les athlètes atteints de trisomie 21, par exemple, sont complètement exclus des Jeux, malgré la possibilité théorique de participer. Vous vous demandez pourquoi ? Le Comité International Paralympique (IPC) a un argument en béton armé : les critères de performance. Oui, ces mêmes critères élevés qui font que ces athlètes n’ont pratiquement aucune chance de se qualifier. Le résultat ? Ils sont laissés sur la touche, non pas parce qu’ils ne veulent pas concourir, mais parce que le système est taillé pour les écarter.
La Fédération Française de Sport Adapté (FFSA) milite pour l’instauration d’une catégorie spécifique pour ces athlètes. Mais là encore, on se heurte à un mur : le nombre de sportifs participant aux Jeux est fixé par le comité olympique, et l’ajout d’une nouvelle catégorie signifierait nécessairement la suppression d’une autre. Vous voyez le problème ?
Un futur qui ressemble étrangement au passé
Alors que Paris se prépare à recevoir 11 000 athlètes pour les Jeux Olympiques et 4 400 pour les Jeux Paralympiques, l’enthousiasme est palpable. Les fan zones sont prêtes, les billets s’arrachent comme des petits pains, et les Parisiens se mettent à rêver d’exploits sportifs. Mais pour les athlètes avec un handicap intellectuel, ces rêves restent en grande partie inaccessibles. Et la question reste posée : pourquoi ne faisons-nous pas plus pour les inclure ? Pourquoi leur refuser l’opportunité de se mesurer à leurs pairs dans plus de trois disciplines ?
En 2024, nous sommes censés avoir évolué. Nous sommes censés être plus inclusifs, plus ouverts, plus compréhensifs. Et pourtant, dans les faits, ces athlètes continuent de subir une discrimination déguisée, souvent passée sous silence par l’euphorie générale.
Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je trouve ça intolérable. Les Jeux Paralympiques sont censés être une célébration de la diversité et de la capacité humaine, alors pourquoi n’incluent-ils pas tous ceux qui en ont le droit ? Si le véritable esprit des Jeux est d’unir, de transcender les différences, alors il est grand temps que cela se reflète aussi dans les faits, pas seulement dans les discours.
En attendant, ces athlètes resteront sur le banc de touche, à regarder les autres jouer. Mais si personne ne bouge, leur exclusion risque de devenir la norme, et cela, franchement, on ne peut pas se le permettre.