Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent et, comme un mauvais remake, la question des tenues des sportives refait surface. Pourquoi les vêtements des athlètes féminines continuent-ils à sexualiser leurs corps ? Spoiler : ce n’est pas juste une question de mode, c’est un problème bien plus enraciné et sordide.
Le sexisme dès le plus jeune âge
Prenez une minute pour visualiser ça : une jeune fille de 12 ans en justaucorps échancré, maquillée comme si elle avait 20 ans. Si ça vous met mal à l’aise, c’est normal. Katia Palla, ancienne patineuse artistique et survivante de violences sexuelles, n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Elle explique comment la sexualisation des tenues des jeunes sportives peut les mettre en danger en attirant des prédateurs sexuels.
Des différences de taille entre hommes et femmes
Vous avez remarqué que les athlètes masculins ne courent pas en slip ? Katia Palla le souligne : les hommes ont des shorts moulants, des débardeurs, mais pas de ventres à l’air. Les femmes, par contre, sont souvent exposées dans leurs tenues. Cette sexualisation n’a rien à voir avec la performance sportive. Si un bout de tissu supplémentaire n’empêche pas un homme de courir plus vite, il n’empêchera pas une femme non plus.
Lucie Peytavin, historienne et autrice, va encore plus loin en expliquant que les sportives doivent souvent répondre à des injonctions sur leur corps pour attirer l’audimat et les sponsors. Moins bien payées que leurs homologues masculins, elles se retrouvent prises dans un cercle vicieux où leur corps est davantage mis en avant que leur performance. En bref, on continue de considérer le corps des femmes comme un objet destiné à satisfaire le désir masculin.
Quand les tenues nuisent à la performance
Prenons un exemple récent : en 2021, l’équipe norvégienne de handball de plage a écopé d’une amende pour avoir refusé de jouer en bikini.
Plus récemment, Nike a dévoilé une tenue d’athlétisme si échancrée qu’elle a provoqué l’indignation des anciennes athlètes américaines. Colleen Quigley, coureuse de demi-fond, a dénoncé cette tenue comme étant « absolument pas faite pour la performance ». Si le tissu entrave le mouvement ou si les athlètes sont préoccupées par l’image de leur corps pendant leur performance, c’est un désavantage monumental.
Laisser les femmes choisir
La question n’est pas de savoir si ces tenues sont « problématiques » ou non, mais comment les jeunes filles et les femmes qui les portent se sentent. Alexanne Prince-Pelletier, chercheuse en sexologie, insiste sur l’importance de laisser les athlètes choisir ce qu’elles souhaitent porter. Les fédérations sportives ont une responsabilité énorme dans l’assouplissement des codes vestimentaires. Elles doivent permettre aux sportives de se réapproprier leurs corps et de se concentrer sur leurs performances plutôt que sur leur apparence.
Il est temps de briser ce cercle vicieux et de permettre aux sportives de se concentrer sur ce qui compte vraiment : leur talent et le sport. Les Jeux Olympiques de Paris 2024 doivent être une célébration du sport, pas un défilé de mode déguisé en compétition athlétique. Laissez les athlètes décider de ce qui est bon pour elles et vous verrez que le sport en sera d’autant plus enrichi. C’est une question de respect et de bon sens.
Et si vous pensez encore que ce n’est pas important, demandez-vous pourquoi vous n’avez jamais vu Usain Bolt courir en string. Allez, Paris 2024, montre-nous que tu peux faire mieux que ça.