par | 26 Déc 2024

paris 2024 : quand l’or olympique se transforme en plomb marketing

L’enthousiasme des Jeux Olympiques de Paris 2024 a laissé place à une gueule de bois que même un lendemain de soirée au Baron ne pourrait égaler. Malgré des médailles en veux-tu en voilà et des athlètes français au sommet de leur art, les sponsors, ces grands bienfaiteurs du sport, semblent avoir pris leurs jambes à leur cou. Et ça, c’est un coup de massue qui résonne plus fort qu’une cloche de boxe.
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des médailles, mais pas de cash : l’équation bancale

Rappelons les faits : Paris 2024, c’est le grand rendez-vous planétaire où la France doit briller. Et pourtant, alors qu’on affiche fièrement nos médailles comme des trophées dans un musée, les sponsors restent aussi absents que les bonnes nouvelles dans un JT de 20h. La gymnastique, l’athlétisme, la boxe… des disciplines qui devraient être des joyaux marketing. Sauf que non. Visiblement, Nike et Coca-Cola préfèrent financer des influenceurs qui sautent dans des piscines de balles en plastique plutôt que des champions qui suent sang et larmes pour une médaille.

Le comble ? Même la médaille d’or d’un Kevin Mayer ou d’une Clarisse Agbegnenou n’a pas su faire vibrer la corde sensible des marques. Si des entreprises refusent d’associer leur logo à un héros national, c’est que le problème est plus profond qu’une simple question de ROI (retour sur investissement, pour ceux qui ne parlent pas la langue du business).

une époque où tout se consomme, même le patriotisme

Soyons honnêtes : le sponsoring sportif n’a jamais été une question d’amour du sport. C’est du business, du vrai. Et aujourd’hui, les marques cherchent l’émotion, la viralité, le buzz. Le hic, c’est que le sport, surtout dans ses disciplines moins mainstream, n’est plus forcément sexy dans l’imaginaire collectif. Trop sérieux, trop loin des codes TikTok, pas assez cliquable.

En clair, pourquoi investir dans un perchiste quand un gamer sur Twitch peut générer dix fois plus de visibilité en faisant un live sur un jeu en pixels moches ? Ce désengagement révèle une société où la valeur émotionnelle d’un moment sportif est supplantée par la quête incessante du « contenu ».

les athlètes : héros modernes ou produits périmés ?

Il y a une véritable tragédie dans cette histoire : nos athlètes, ces gladiateurs modernes, se retrouvent abandonnés dans l’arène. Pendant que les stars du foot signent des contrats dignes des budgets de petits pays, un boxeur médaillé d’or galère à boucler ses fins de mois. C’est l’ironie cruelle du capitalisme sportif : seuls ceux qui rapportent immédiatement de l’audience méritent d’être soutenus.

Et franchement, quelle image renvoie-t-on à la jeunesse ? Si même décrocher la lune avec une médaille d’or ne garantit pas un avenir stable, alors à quoi bon s’investir dans des disciplines où les sacrifices sont aussi grands que les récompenses sont maigres ?

les sponsors : boucs émissaires ou symptôme d’un mal profond ?

Accabler les sponsors serait trop facile. Ce désengagement est aussi le reflet d’une politique sportive à la dérive. Pendant des années, les fédérations ont négligé de moderniser leur image et de comprendre les nouvelles dynamiques de communication. Résultat : elles se retrouvent aujourd’hui face à des marques qui, elles, ont pris un virage digital et émotionnel à 180 degrés.

Les Jeux Olympiques eux-mêmes, autrefois symbole d’unité et d’excellence, sont devenus une machine coûteuse qui peine à convaincre. Et si l’idée de Paris 2024 était excitante, elle commence à ressembler à une montagne de problèmes, avec des budgets explosifs et une pression politique qui n’arrange rien.

une fin en clair-obscur

Et pourtant, malgré tout ça, j’ai envie d’y croire. Pas pour les sponsors ni pour le marketing, mais pour les athlètes. Ces femmes et ces hommes qui, contre vents et marées, continuent de rêver et de porter haut les couleurs d’un pays qui, visiblement, préfère investir dans des publicités de fast-food.

Ce désengagement des marques, c’est une claque. Une claque nécessaire, peut-être, pour repenser notre rapport au sport, à son financement et à sa place dans nos vies. Parce que le vrai trésor, ce n’est pas une médaille d’or, mais les valeurs qu’elle véhicule, au-delà des chiffres et des contrats.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼