L’écologie s’invite dans votre dressing
Imaginez un monde où choisir un t-shirt serait aussi complexe que déchiffrer le Da Vinci Code. Bienvenue dans l’ère de l’Écoscore, le dernier cri du gouvernement français dans sa lutte acharnée contre la fast fashion. Présenté comme le Nutriscore du monde de la mode, cet outil ambitionne de révolutionner notre façon de consommer les vêtements. Mais est-ce un pas de géant pour l’environnement ou juste un nouveau gadget pour nous faire avaler la pilule verte ?
La fast fashion dans le collimateur
Le ministère de la Transition écologique nous sort son Ecobalyse, un calculateur qui se veut le nouveau shérif en ville, prêt à mettre des amendes à la pollution vestimentaire. Avec des scores allant de 0 à l’infini, on se croirait dans une mauvaise adaptation de Buzz Lightyear. Sauf que là, le but du jeu est simple: plus ton pull a coûté cher à la planète, plus il est vilain.
À première vue, l’idée a de quoi séduire. Qui ne voudrait pas savoir si son nouveau jean a fait plus de mal à la Terre qu’un barbecue chez les Flintstone? Mais quand on gratte un peu le vernis écologique, on se demande si l’Écoscore ne va pas finir comme une promesse électorale: beaucoup de bruit pour pas grand-chose.
Et pour ajouter une couche de complexité, l’Écoscore introduit des concepts aussi vagues que la « durabilité émotionnelle ». On imagine déjà les réunions où des hipsters en pull en alpaga débattent pour savoir si leur amour pour un sweat à capuche peut compenser son empreinte carbone désastreuse.
Le clash des titans : Écoscore vs. PEF
Alors que l’Europe planche depuis des lustres sur le Product Environmental Footprint (PEF), la France décide de jouer solo et développe son propre barème. Un peu comme si, en plein Eurovision, la France décidait de lancer son propre concours. Le problème? Certains experts et industriels montent au créneau, criant au scandale et à l’opacité des critères. Un vêtement en polyester made in China serait donc plus écolo qu’un cachemire tricoté par nos grand-mères? Allô Houston, on a un problème.
La voie vers un changement véritable ?
Alors, que faut-il retenir de cette saga de l’Écoscore? Est-ce le début d’une nouvelle ère où les consommateurs, armés de leur smartphone, pourront juger du péché environnemental de chaque article de mode? Ou est-ce juste une autre tentative de verdir l’image d’une industrie notoirement polluante sans s’attaquer aux vrais problèmes?
Tout bien considéré, l’Écoscore pourrait être un pas dans la bonne direction, à condition qu’il ne se perde pas dans le marécage des bonnes intentions non suivies d’effet. Car au fond, ce qui compte, c’est moins de calculer l’impact de chaque fibre que de repenser notre consommation de A à Z. Peut-être qu’alors, la fast fashion finira par passer de mode. Mais d’ici là, gardons un œil critique sur ces scores, tout en se rappelant que la meilleure façon de réduire son impact, c’est encore de consommer moins, mais mieux.