Le retour du MoDem, cet éternel second rôle
Soyons clairs, le Mouvement Démocrate, ou MoDem pour les intimes, n’a jamais été autre chose qu’une roue de secours pour les majorités en panne. Mais Bayrou, lui, refuse d’être relégué à la cave. Aujourd’hui, il s’imagine faiseur de rois, bras dessus bras dessous avec Macron, en jouant la carte du conseiller indispensable.
C’est là qu’il est malin : François Bayrou a cette capacité rare de se présenter comme l’homme de la stabilité alors qu’il passe son temps à changer de camp. Il est l’équivalent politique d’un chat de gouttière, prêt à miauler pour n’importe qui tant qu’il a une place au chaud.
Le choix des ministres, entre recyclage et copinage
Selon les bruits de couloir, le futur gouvernement s’esquisserait dans les ombres d’une arrière-salle où Bayrou pèse ses options. Chacune de ses suggestions ressemble plus à un recyclage de figures oubliées qu’à une vision de renouveau. On parle de personnalités “compatibles”, mais soyons sérieux : compatibles avec quoi ? L’immobilisme ?
Mettons les choses en perspective : il ne s’agit pas ici d’un grand retour aux valeurs démocrates, mais d’un jeu d’échecs où Bayrou tente de sauver son roi… c’est-à-dire lui-même. L’homme a un flair certain pour rester debout dans une tempête, mais ses choix ne font qu’alimenter la machine à cynisme politique.
Une histoire de tuyaux… bouchés
La métaphore des “tuyaux” est parfaite. Dans cette affaire, tout semble bouché, rouillé, voire cassé. Bayrou parle d’un premier “groupe de ministres”, mais on devine aisément que les lobbyings personnels et les accords tacites priment sur le mérite ou la compétence. Et si ces tuyaux sont censés relier l’Élysée au pays réel, bonne chance pour que l’eau arrive au robinet.
En clair, Bayrou bricole. Mais à force de bricoler dans tous les sens, on finit par exploser la plomberie. En l’occurrence, ce gouvernement des tuyaux sent déjà le sapin avant même d’avoir été monté.
Bayrou, le Nostradamus de pacotille
François Bayrou adore se positionner comme le sage visionnaire de la politique française. Problème : ses prédictions sont souvent à côté de la plaque. Il avait promis un centrisme lumineux, mais sa lumière ressemble à une ampoule à faible intensité, clignotante et sur le point de griller.
Ce qui est fascinant, c’est sa capacité à occuper l’espace médiatique tout en ne disant rien. François Bayrou, c’est un peu le Jean-Luc Godard du discours politique : un montage chaotique de phrases énigmatiques, qui donne l’illusion de la profondeur mais cache un vide intersidéral.
Le vrai problème : nous
Alors, que faire de Bayrou ? Peut-être devrions-nous arrêter de regarder le spectacle en spectateurs passifs. Car si cet homme a toujours une place, c’est que le système lui permet de la trouver. Ce système, c’est aussi le nôtre, celui que nous tolérons en votant par défaut ou en nous désintéressant complètement.
Au final, François Bayrou est peut-être moins le problème que le symptôme d’une politique française sclérosée, où l’on recycle toujours les mêmes figures en espérant un miracle. Et à chaque fois, le miracle se transforme en mirage.
Et si on osait imaginer autre chose ? Un vrai renouveau, avec de nouveaux visages, de nouvelles idées, et surtout une politique qui cesse d’être un éternel jeu de chaise musicale ? Bayrou et ses tuyaux peuvent bien rester dans leur sous-sol. Pendant ce temps, à nous de construire un étage supérieur.
