Ah, le PSG et son appétit vorace pour les stars mondiales. Depuis l’arrivée de QSI au début des années 2010, Paris s’est transformé en usine à rêves (ou à cauchemars pour certains adversaires), où les pétrodollars défilent aussi vite que les ambitions du club. On parle du transfert record de Neymar, de la saga Mbappé, mais ce qu’on oublie, c’est que le PSG a aussi raté quelques pépites en cours de route. L’une d’elles s’appelle Adel Taarabt, l’international marocain à la technique virevoltante, qui aurait bien voulu écrire sa propre histoire au Parc des Princes. Mais il n’a jamais eu cette chance.
« C’est la faute de Leonardo ! »
Taarabt n’a pas mâché ses mots dans une interview à la Gazzetta dello Sport. Aujourd’hui, à 34 ans, l’ancien joueur du Milan AC et du QPR évolue sous le soleil des Émirats Arabes Unis, chez Al Nasr SC, mais le regret ne l’a pas quitté : « C’est la faute de Leonardo », affirme-t-il, avec toute la rancœur d’un homme passé à deux doigts du nirvana. Tout était bouclé pour une signature en 2010, mais le directeur sportif du PSG de l’époque aurait changé d’avis à la dernière minute. Pourquoi débourser 12 millions d’euros pour un jeune ailier qui n’avait joué que dans la deuxième division anglaise, alors qu’on pouvait tout simplement claquer 50 millions sur Javier Pastore, l’une des toutes premières recrues de l’ère QSI ?
Dans un univers parallèle, Taarabt aurait pu faire ses passements de jambes et ses dribbles chaloupés sous la lumière des projecteurs du Parc, mais la réalité en a décidé autrement. Si son talent n’a jamais été remis en question (il a souvent été comparé à Ronaldinho pour sa créativité), sa carrière a toujours été une montagne russe, entre éclairs de génie et comportements imprévisibles.
Un autre regret : Milan
Mais Paris n’est pas le seul endroit où Taarabt aurait souhaité laisser une empreinte plus profonde. L’AC Milan, où il a brièvement joué en prêt en 2014, reste aussi un regret amer. Lorsqu’il parle de Milan, sa nostalgie est palpable : « Ne pas avoir été gardé par Milan est mon autre regret. En France, ma carrière aurait été totalement différente », assure-t-il. Pourtant, il avait impressionné lors de ses quelques matchs en Italie, mais l’instabilité des Rossoneri à l’époque ne lui a pas laissé de seconde chance.
Refaire le match
Les « et si ? » de la carrière de Taarabt sont aussi nombreux que ses dribbles insaisissables. « À 16 ans, j’étais proche de Barcelone et d’Arsenal, mais j’ai choisi Tottenham », confie-t-il, regrettant de ne pas avoir opté pour Arsène Wenger et sa philosophie du beau jeu. Mais c’est facile de réécrire l’histoire. En réalité, Taarabt est comme ce ballon sur lequel il a toujours eu un contrôle précaire : brillant, fascinant, mais difficile à maîtriser.
Pour un public jeune et moderne, son parcours ressemble peut-être plus à un avertissement qu’à une source d’inspiration. La carrière d’un joueur se dessine sur une ligne très fine entre l’ambition, les décisions de dirigeants omnipotents, et les caprices du destin. Taarabt aurait pu devenir l’un des chouchous du Parc des Princes, mais ce n’est finalement qu’un acteur secondaire du grand théâtre du mercato parisien, toujours sous les feux de la rampe et jamais en manque de drama.
Alors, si tu rêves d’un jour enfiler le maillot du PSG, prépare-toi à l’idée qu’un Leonardo pourrait décider de ton sort en un coup de fil. Et s’il ne veut pas de toi ? Eh bien, il te reste les Émirats.