Le poids d’une décennie en bleu
Pendant dix ans, Antoine Griezmann a porté haut les couleurs de la France, enchaînant sélections, victoires et moments magiques. 137 sélections sous le maillot bleu, des records en pagaille, un titre de champion du monde en 2018 et cette fougue sur le terrain que personne n’oubliera. Alors, pourquoi maintenant ? Pourquoi ce départ alors que son talent semblait encore avoir tant à offrir ?
Griezmann incarne une génération dorée du football français. Ceux qui, après les échecs des années 2010, ont ramené la fierté nationale en devenant champions du monde. C’est la fin d’une époque et avec lui, c’est tout un cycle qui se ferme, laissant place à une nouvelle vague de joueurs, plus jeunes, plus affamés. Mais Grizou, ce n’est pas juste des statistiques. C’est un héros populaire, l’enfant de Mâcon devenu légende.
Un départ brutal mais inévitable ?
Ce départ, aussi surprenant soit-il, pourrait s’expliquer par un besoin de laisser la place à la nouvelle génération. Les Kylian Mbappé, Aurélien Tchouaméni, et autres jeunes prodiges qui frappent à la porte de la sélection. Griezmann semble le dire lui-même : « Il est temps pour moi de tourner une page et de laisser place à la nouvelle génération. »
Cela résonne comme une passation de pouvoir, une décision mûrement réfléchie et pas seulement une question d’âge ou de forme physique. À 33 ans, Griezmann aurait pu continuer encore un peu. Mais non, il préfère se retirer au sommet, en pleine possession de ses moyens. C’est ça la classe d’un champion.
Une page se tourne mais le livre continue
Pour les amateurs de foot, c’est presque un déjà-vu. Souvenez-vous de Zinedine Zidane en 2006, sortant par la grande porte (ou presque) après un Mondial épique. Griezmann ne part pas sur un carton rouge ou une défaite amère, mais avec le sentiment d’accomplissement. Cette retraite annonce un renouveau pour l’équipe de France, mais marque aussi le début d’un nouveau chapitre pour lui, peut-être sur le banc de coach, ou ailleurs dans l’univers du football.
Une dernière danse avec les Bleus
Griezmann a disputé son dernier match sous le maillot bleu le 9 septembre dernier, face à la Belgique, dans une victoire discrète mais symbolique (2-0). Une manière de clore un parcours sans fanfare, mais avec élégance. Ce jour-là, en remplaçant Mattéo Guendouzi, il égalait Olivier Giroud au nombre de sélections : 137. Il n’est désormais devancé que par deux monstres sacrés du football français, Lilian Thuram et Hugo Lloris.
Porter ce maillot, pour Griezmann, a été bien plus qu’une simple fierté. C’était un honneur, un engagement. Ce n’est pas le joueur qui quitte les Bleus, c’est l’homme. Ce type de joueur, rare, qui aura marqué l’histoire par sa détermination et son charisme. Un attaquant, un créateur, mais surtout un leader sur et en dehors du terrain.
Grizou, l’éternel artiste
Antoine Griezmann, c’était un footballeur mais aussi un artiste du ballon rond. Chaque geste, chaque but, chaque course sur le terrain était une preuve de son génie. À l’image d’un Brel sur scène ou d’un Picasso devant sa toile, Griezmann créait du spectacle, des émotions, et offrait à la France des moments inoubliables. Sa retraite internationale est une perte incommensurable pour les amateurs de beau jeu. Mais on sait tous que le spectacle continue, d’une manière ou d’une autre.
Dans cette société où tout va vite, où l’on veut consommer et oublier, Griezmann nous laisse un héritage précieux : le sens du travail bien fait, de la passion, et l’idée que le succès se construit patiemment, match après match, année après année.
Au fond, Griezmann nous donne une leçon, celle de savoir quand s’arrêter, quand se retirer avant de perdre de sa superbe. Il quitte les Bleus comme il a toujours joué : avec style, panache, et cette touche d’humilité qui lui est propre.