Une saison qui se termine en Ctrl+Alt+Suppr
Le Club de rugby du Paris Université Club (PUC) aurait dû célébrer cette montée avec champagne et accolades. Après une saison rigoureuse, des entraînements qui sentent la sueur et les courbatures, ils avaient gagné leur place en Fédérale 1. Et là, patatras : un problème de licence sur le logiciel de gestion fédéral anéantit tout. Pas de licence valide pour un joueur ? Retour à la case départ. La Fédération Française de Rugby (FFR), aussi subtile qu’un placage à retardement, décide de les priver de leur montée.
On parle ici d’un problème purement administratif, pas d’une faute sportive ou d’un scandale dopage à la Lance Armstrong. Comment peut-on réduire des mois de travail à un clic malheureux ou une colonne Excel mal remplie ? C’est comme disqualifier un chef étoilé parce qu’il a oublié de signer une fiche sanitaire.
La bureaucratie, ce mauvais joueur omniprésent
La FFR a eu beau jouer les arbitres impartiaux, on sent bien que la machine administrative les dépasse. Ce n’est pas nouveau : en France, le papier et les fichiers Excel règnent encore en maîtres. Si Kafka était encore en vie, il aurait sûrement écrit une pièce entière sur ce genre d’absurdité.
Le pire dans cette histoire ? Personne ne semble vouloir prendre ses responsabilités. Les dirigeants se renvoient la balle, la fédération applique la règle comme un automate, et les joueurs restent sur le banc de touche, les rêves brisés. Peut-on imaginer un système plus déshumanisé que celui-là ?
Et le rugby dans tout ça ?
Le rugby, ce sport de valeurs, où solidarité, effort et dépassement de soi priment. On aime à penser que c’est une école de la vie, une forme d’éducation que l’on ne trouve pas dans un tableau de chiffres. Mais la réalité, c’est que cette affaire met en lumière un mal plus profond : la bureaucratisation étouffante du sport.
On n’est pas dans un épisode de Ted Lasso où tout finit par s’arranger. Ici, c’est plutôt une tragédie grecque. On sacrifie des joueurs, des entraîneurs, tout un écosystème sportif, sur l’autel de la sacro-sainte règle. C’est d’une absurdité qui ferait pâlir même un arbitre de foot en Ligue 1.
Une leçon pour l’avenir
Ce genre d’histoire dépasse le cadre du rugby. Elle nous rappelle que, derrière les discours sur la digitalisation et la modernité, se cachent souvent des systèmes mal pensés, conçus pour échouer au pire moment.
Si une chose doit ressortir de cette farce, c’est bien la nécessité de réformer ces systèmes. Parce qu’au final, ce ne sont pas des joueurs qui perdent, mais tout le sport français qui se fait tacler. Il est temps de se demander si l’on veut vraiment qu’un algorithme décide de l’avenir de nos équipes.
Alors, à la FFR et aux instances sportives en général : peut-être faudrait-il, pour une fois, oublier les lignes de code et se rappeler des lignes humaines. Parce que l’avenir du rugby mérite mieux qu’un bug.