Paris se prend une claque anatomique
Les Stambouliotes nโont laissรฉ que les miettes. Vingt minutes, cโest tout ce quโil a fallu : 61 points ร la pause, 88 % prรจs du cercle, 61 % derriรจre lโarc. Pendant que Tarik Biberovic plantait son record europรฉen (20 pions, zรฉro rature), Nigel Hayes-Davis alignait les lancers comme un mรฉtronome sous acide (5/5). De lโautre cรดtรฉ, TJ Shorts pรฉdalait dans le baklava : 2/8 au tir avant le vestiaire et la migraine en prime.
Le chaud turc, le froid parisien
Les quarts sโenchaรฎnent et la tendance reste la mรชme : Paris donne lโimpression dโavoir toujours un coup de retard sur ce Fener qui, depuis mars, lui sert un menu dรฉgustation ร base de frustrations. Rappel flashback : -4 ร lโAdidas Arena (87-83) le 3 mars, -1 au buzzer (101-100) le 25 mars, -5 mardi (83-78) et maintenant ce -17 qui claque comme une porte de RER. Entre pertes de balle idiotes et rebonds offensifs abandonnรฉs (19 rien que sur le match 1), la capitale joue ร se tirer dans le piedโฆ et recharge ร chaque dรฉplacement.
Stats qui piquent comme un shot de raki
Dans la colonne sinistre, Paris finit ร 13/26 ร deux points et 2/9 longue distance au repos, pendant que Fener fait entrer chaque tir comme si la salle รฉtait rรฉglรฉe en mode easy. Le ratio passes dรฉcisives/balles perdues ? 21-9 pour les Turcs, 12-15 cรดtรฉ franรงais. Ajoute 49 % de rรฉussite globale pour Paris contre 62 % ร la maison bleue et jaune : tu obtiens un diffรฉrentiel qui ne se rattrape pas avec trois pirouettes de Shorts. Tarik Biberovic culmine ร 100 % ร deux points, Devon Hall arrose ร 50 % ร trois, et Wade Baldwin ressort avec 11 points, 4 offrandes et lโair de celui qui vient de dรฉguster un expresso.
Le syndrome du tifo : Tour Eiffel dรฉcapitรฉe
Tout avait commencรฉ par ce tifo gรฉant : un canari triomphant perchรฉ sur une Tour Eiffel rรฉduite ร la taille dโun cure-dent. Humiliation visuelle, prรฉsage sportif. Et comme souvent dans lโEuroligue, lโimage prรฉcรจde le massacre. Pas de run parisien, pas de โremember 2014โ faรงon รฉpopรฉe improbable ; juste un public turc qui chante, des bras parisiens qui pendent, et une dรฉfense incapable de dรฉcider qui switch sur qui. Sarunas Jasikevicius nโa mรชme pas eu ร forcer son tableau blanc : move the ball, shoot the ball, kill the dream.
Mardi ou jamais : lโArena comme dernier bouclier
Le calendrier ne fait pas de cadeaux : mardi 29 avril 2025, 20 h 30, retour ร la maison, Porte de la Chapelle. Une dรฉfaite et lโaventure sโarrรชte lร , premiรจre saison dโEuroligue pourtant dรฉjร mythique pour un club nรฉ en 2018. Victoire obligatoire donc, sous peine de regarder le Final Four dโAbu Dhabi (23-25 mai) depuis le canapรฉ โ ou pire, depuis la fan-zone turque. Paris devra bricoler un miracle : verrouiller lโaccรจs aux 49 rebonds turcs, priver Baldwin de pick-and-roll, retrouver Tyson Ward version soldat et espรฉrer que Shorts ait rechargรฉ ses mollets.
Pourquoi on devrait quand mรชme y croire (un peu)
Parce quโon parle dโune bande de jeunes qui a plantรฉ 16 victoires pour 11 dรฉfaites en saison rรฉguliรจre, qui a collรฉ dix succรจs dโaffilรฉe quand tout le monde les voyait dรฉjร en EuroCup. Parce quโils nโont toujours pas perdu leur culot โ ce mรชme culot qui fait shooter Nadir Hifi ร neuf mรจtres sans cligner des yeux. Parce que le public parisien, quand il se rรฉveille, transforme lโAdidas Arena en sauna nordique. Et parce que, soyons honnรชtes, ruiner le bracket des parieurs europรฉens un mardi soir serait la plus belle gifle ร renvoyer aux gros bras du Bosphore.
Ce que jโen pense, et รงa va dรฉplaire
De loin, on pourrait se dire que Paris apprend, que cโest normal de prendre des branlรฉes sur les bancs de lโรฉcole Fener. Bullshit. Si tu prรฉtends vouloir rรฉgner sur lโEuroligue, tu commences par tโacheter un rebond dรฉfensif et tu la fermes sur Instagram. Oui, cโest la premiรจre fois quโun club parisien flotte si haut, mais le haut nโa jamais dispensรฉ de transpirer. En attendant, lโodeur du fiasco plane : si la capitale ne se sort pas les tripes mardi, elle restera ce beau concept marketing que lโEurope regarde en souriant, avant de zapper sur le Real.
Je serai lร , pop-corn en main, savourant chaque possession comme si ma mauvaise foi en dรฉpendait. Peut-รชtre quโon repartira tous avec la gueule de bois, peut-รชtre quโon chantera โI Feel Goodโ ร la sortie du mรฉtro. Dans les deux cas, Paris, montre-nous au moins que tu dรฉtestes perdre autant quโon dรฉteste les fins de soirรฉe tiรจdes.