Mbappé, le « 9 » qui n’en est pas un
Le monde entier le sait : Mbappé, ce n’est pas un numéro 9 pur et dur, et pourtant, c’est ce rôle qui lui a été attribué. Et comme l’a souligné un Thierry Henry incisif et sans pitié sur CBS, il y a un souci. « Ça ne peut pas être pire », déclare l’ancien international français avec un soupçon d’agacement. Parce que Mbappé, c’est la vitesse, l’audace, mais pas la posture du renard des surfaces. Ce n’est pas lui qui plonge dans les filets, ce n’est pas lui qui harcèle la défense adverse à coups de charges héroïques. « C’est Bellingham, pas votre numéro 9, » ironise Henry, rappelant qu’un rôle ne se joue pas uniquement par talent mais par envie, par instinct.
Il faut le dire : voir Mbappé évoluer en pointe, c’est comme demander à un guitariste rock de jouer du Bach en concert. Il peut le faire, mais le cœur n’y est pas.
Quand le Real Madrid devient un théâtre de crise
Les aficionados de la Casa Blanca ne sont pas réputés pour leur patience. Perdre, pour eux, ce n’est pas un accident, c’est un scandale. Les mots employés par la presse espagnole suffisent à eux seuls à dépeindre l’ambiance : « La crise est totale », titre Marca, l’un des quotidiens sportifs les plus lus d’Espagne. On n’est plus ici dans le simple « accident de parcours, » mais dans la tragédie footballistique. L’équipe « sans défense » répète les mêmes erreurs match après match, errant dans un schéma de jeu qui s’effondre à chaque attaque adverse.
La presse catalane jubile, Tchouameni dans le viseur
Les médias catalans, éternels rivaux et fervents supporteurs du Barça, jubilent. Mundo Deportivo titrait déjà « Nouvelle honte au Bernabeu », quand AS renchérissait avec un impitoyable « Le cauchemar continue ». Chacune de leurs publications devient une chronique acide qui décrypte avec délectation chaque faux pas madrilène. On pourrait presque imaginer les rédactions catalanes lever leurs verres de cava à chaque échec des Merengues.
Au niveau des individualités, l’histoire est encore plus cruelle. Tchouameni, qu’on imaginait comme une tour de contrôle au milieu du terrain, est pointé du doigt pour deux erreurs fatales contre Milan. Loin d’être le guerrier imperturbable qu’on attendait, il devient un bouc émissaire de plus dans cette farce désolante. Un talent, certes, mais encore brut, encore fragile dans ce Real Madrid où chaque faux pas se paie au prix fort.
Ancelotti, Mijatovic : des légendes désenchantées
Et que dire d’Ancelotti ? L’entraîneur aux cheveux d’argent, d’habitude si stoïque, a dû se résoudre à admettre « qu’il y a de quoi être inquiet ». Quand un monument du football comme Ancelotti commence à douter publiquement, cela signifie que la fissure est bien plus profonde qu’un simple passage à vide. Même Pedrag Mijatovic, figure mythique du Real, n’hésite pas à balancer que l’équipe « lui échappe des mains ». Le club qui faisait trembler l’Europe n’est aujourd’hui qu’un champ de ruines où chacun cherche désespérément à sauver sa peau.
Mbappé au Real : un conte de fées qui tourne au cauchemar ?
Kylian Mbappé, l’enfant prodige du football français, rêvait de conquérir Madrid, d’enfiler le maillot blanc immaculé pour écrire une nouvelle page de l’histoire du Real. Mais le rêve est en train de virer au cauchemar. Il est difficile de ne pas voir en cette situation un reflet de ces tragédies où le héros se voit trahi par ses propres ambitions. Trop ambitieux, trop tôt peut-être. Car dans ce Real Madrid en crise, même un prodige comme lui semble impuissant face à la descente aux enfers.
En fin de compte, cette débâcle du Real, c’est peut-être le rappel que même les rois finissent par trébucher. Madrid, une équipe de légende, réduite à se débattre dans les critiques, les blessures d’orgueil, et les quolibets de ses propres supporters. Et Mbappé, ce prince en quête de couronne, se retrouve au cœur d’une crise qui pourrait bien marquer le début de son épopée espagnole… ou le début de la fin de ce rêve blanc.