PSG

par | 23 Avr 2025

À la Beaujoire, le roi s’est fait picorer la couronne

À Nantes, un PSG déjà champion s’est pointé en claquettes-chaussettes, prêt à roupiller jusqu’à Arsenal. Résultat : 1-1, un match nul qui pique plus l’égo que le classement. Mais en face, les Canaris avaient les crocs. Et un certain Abline s’est chargé de leur rappeler que la Ligue 1, ce n’est pas qu’un échauffement. Un réveil violent pour Paris ? Clairement. Une leçon d’humilité déguisée en partage des points ? Assurément.
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Stade vide, PSG plein : le syndrome du “on s’en fout, on est champions”

C’était un mardi soir d’avril comme un autre. Pluie sur la Loire, tension dans les mollets, et ce foutu PSG qui débarque avec son air de déjà-vu : têtes pleines de Ligue des champions, pieds à moitié branchés. Nantes les attendait avec la foi d’un condamné qui sent que peut-être, ce soir, il pourrait retarder l’échafaud.

Luis Enrique, dans sa routine de roulette tactique, avait bricolé un onze qui sentait autant la préparation de match européen que l’envie d’éviter les blessures à deux semaines d’arsenalisation. Joao Neves s’est improvisé latéral droit, parce que pourquoi pas, pendant que Kvaratskhelia errait sur son aile comme un poète perdu dans un McDo.

Les Canaris, ces trouble-fête professionnels

Nantes, c’est ce pote relou mais fidèle, qui débarque sans prévenir à ta soirée, boit ta bière et finit par raconter les meilleures blagues. Sur le terrain, c’était pareil. Organisation en bloc bas, mais pas du béton italien : un truc plus désordonné, plus humain. Et au cœur de cette pagaille élégante, Abline a fait du sale. D’un sombrero humiliant sur Marquinhos et Beraldo à une passe décisive frôlant le sadisme, le mec a dansé la salsa entre les jambes parisiennes.

Carlgren, le gardien suédois parachuté titulaire comme si Kombouaré l’avait tiré au sort dans un jeu de société nordique, a sorti deux parades d’homme de goût. Dont une sur Neves, qui avait le feu aux fesses dans son rôle d’arrière improvisé. Et sans lui, Paris aurait pu s’en sortir avec une victoire plus sale que propre.

Vitinha, ce mirage de football portugais

On connaît tous ce joueur qui te régale une action et t’endort les trois suivantes. Vitinha, c’est ce mec-là. Une demi-volée sublime pour ouvrir le score (merci Kang-in Lee pour le caviar aérien), puis un reste de match en mode mode avion. Il a failli doubler la mise, mais Carlgren a dit non avec cette froideur scandinave qui ferait frémir une vodka.

Le problème, c’est que Vitinha, quand il se met à traîner des pieds, toute l’équipe décline avec lui. Ruiz devient transparent, Zaïre-Emery court dans le vide, et Kvaratskhelia… eh bien, il reste Kvaratskhelia : un spectre avec des crampons, perdu entre deux regrets géorgiens.

Douglas Augusto, le missile de l’inattendu

Il y a eu ce moment, à la 83e minute. Nantes avait faim, Paris baillait. Abline fixe trois Parisiens, prend l’intérieur comme on prend une ruelle mal éclairée, et sert Augusto en pleine course. Ce dernier, sans réfléchir (on ne réfléchit pas dans ces moments), lâche une mine dans le coin gauche de Donnarumma. Un obus. Un uppercut dans les gencives de l’arrogance parisienne.

Là, d’un coup, Paris s’est souvenu que le match comptait. Doué a envoyé un centre pour Ramos, qui a fracassé la barre. Trop tard. L’odeur de cramé avait déjà envahi La Beaujoire.

Les notes, ou l’art de la médiocrité bien emballée

Dans le camp parisien, certains ont brillé comme des lampadaires en panne. Kvaratskhelia a disparu de la carte à tel point qu’on pensait qu’il était reparti en Géorgie à la mi-temps. Dembélé, lui, a tenté, sans succès, de réveiller le jeu par des frappes molles et des passes lunaires. Quant à Mendes, il a laissé son couloir aussi désert que l’autoroute un 1er janvier à 6h du matin.

Côté nantais, Abline a été le soleil dans un ciel de giboulées. Castelletto a failli claquer un but à la Messi (si Messi avait deux pieds gauches), et Zezé, de retour de blessure, a tenu la baraque comme un daron au barbecue. Pallois ? Toujours aussi bourrin, toujours aussi imprévisible. Comme une Mobylett’ dans une descente.

Paris, ce mirage de grandeur nationale

On ne va pas se mentir : le PSG, version Ligue 1, c’est comme un blockbuster qui aurait tout mis dans la bande-annonce. Ils gagnent parce qu’ils sont plus riches, pas parce qu’ils sont plus brillants. Le match contre Nantes le prouve : sans un minimum d’envie, même les Canaris peuvent picorer leurs orteils.

Luis Enrique s’en fout, probablement. Son œil est déjà fixé sur Arsenal. Mais cette suffisance, cette mollesse arrogante, c’est ce qui fait que Paris ne sera jamais aimé. On les respecte. On les envie. Mais on ne les kiffe pas. C’est triste, non ?

J’étais là, devant mon écran, à espérer une masterclass, une claque technique, un envol. J’ai eu une égalisation. J’ai eu des Canaris courageux. J’ai eu un PSG trop sûr de lui, à la limite de l’insulte au foot. Et tu sais quoi ? C’était mieux comme ça. Parce qu’au fond, ce qu’on veut, ce ne sont pas des géants inaccessibles. Ce sont des humains qui transpirent, qui doutent, et qui se font surprendre. Ce soir, Nantes nous a donné ça. Et purée que ça fait du bien.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼