par | 20 Juin 2025

Paris, sueur brûlante et artillerie lourde : la capitale veut coiffer la couronne

La clim’ hurle à plein régime dans les bars du périph’, mais Gaston-Médecin promet une fournaise XXL ce vendredi soir. Paris débarque en Principauté avec la prétention délicieuse des gangs qui sentent la victoire avant même de descendre du car : deux baffes déjà infligées à Monaco – 94-82 pour l’apéritif dominical puis 92-67 mardi – et un parfum de “final boss” prêt à s’achever en trois manches sèches.
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Paris sur un nuage brûlant

Le décor : une série au meilleur des cinq, mais Paris a transformé l’affaire en sprint. Les Parisiens, premiers de saison régulière, roulent sur leurs propres rails depuis septembre, carburant à la même électricité que la Betclic Elite essaie de vendre sur ses clips TikTok. Le coach brésilien Tiago Splitter prévient quand même – avec cette voix de mec qui a déjà décroché une bague NBA – qu’« on ne saute pas sur place à l’idée d’un match 4 ; on veut plier dès ce soir ». Pas une posture : Splitter sait qu’un troisième round est toujours le plus vicieux, celui qui se joue dans les têtes et dans les mollets cramés.

Monaco, la gueule de bois sous les palmiers

De l’autre côté, la Roca Team rumine sa honte. Élie Okobo, meneur habituellement haut perché sur son flow, l’a lâché sans fard après la gifle parisienne : perdre de vingt-cinq, « c’est la loose totale » et il exige que « chacun mette ses tripes sur le parquet ». Le problème ? Son chef d’orchestre Mike James reste puni pour violation de règlement interne, et le pivot allemand Daniel Theis soigne toujours son corps de déménageur blessé. Ça fait deux trous béants dans la coque déjà fissurée.

TJ Shorts, le moteur turbo

Pendant que Monaco répare ses fuites, Paris roule en Formule E. TJ Shorts a planté 30 points lors du match 1, puis en a remis une couche stratosphérique trois jours plus tard – 28, histoire de. Ce type d’1,75 m que personne ne surveillerait à l’embarquement d’une montagne russe joue avec les défenses comme on joue à craquer du papier bulle : une pulsion jouissive et inarrêtable. Les commentateurs de l’Adidas Arena ont déjà imprimé son surnom sur leurs cordes vocales : « Mini-MVP ».

Les coulisses d’une capitale en ébullition

Jeudi midi, le thermomètre grimpait au-delà des 30 °C à Noisy-le-Grand. Le staff parisien a balancé des « 3-0 les gars » comme des confettis avant d’embarquer pour l’aéroport. Dans la soute : des serviettes trempées de sueur, trois piles de scouting reports et ce sentiment délicieux que l’histoire lorgne déjà vers eux. Détail qui tue : les Parisiens avaient laissé filer le même trophée face à Monaco l’an dernier. Cette fois, pas question de refaire le coup du “presque”. Même Mikael Jantunen, power forward finlandais à l’humeur habituellement nordique, balance : « On s’est préparés pour ce moment depuis août, si on le rate, on change de boulot. »

L’enjeu d’une dynastie naissante

On ne va pas faire semblant : si Paris verrouille le match 3 ce soir (20 h 30, soyez pas en retard sur le stream), la capitale tiendra enfin sa première couronne hexagonale, six ans seulement après la création du club. De quoi secouer le vieux mobilier du basket français – vous entendez les reliques d’ASVEL et Limoges qui grincent ? Les bookmakers déjà envisagent le scénario d’un doublé domestique–Euroligue l’an prochain, pendant que la NBA lorgne sur quelques profils parisiens. Le futur brille et pue le kérosène.

Entre béton parisien et paillettes monégasques

Cette finale, c’est surtout le choc de deux mondes : la Porte de la Chapelle, ses graffitis qui s’enroulent autour du béton de l’Adidas Arena, contre les yachts rangés au cordeau devant le Casino. Paris joue la carte de la ville-monde énervée, branchée rap-fr et food-trucks vegan ; Monaco aligne le bling, les montres à huit zéros, les shootings entre palmiers. Sauf que sur un parquet de 28 m × 15 m, les likes Instagram s’évaporent et ne restent que la sueur et l’ego.

Pourquoi ce match 3 sent le soufre

Tiago Splitter sait que Monaco, piqué dans son orgueil, va sortir le poing américain sous le gant en soie. Vassilis Spanoulis, coach rookie mais légende grecque, l’a martelé : « On doit jouer avec fierté ou mourir avec ». Traduction : attendez-vous à des bras qui traînent et des écrans illégaux plus discrets qu’un contrôleur SNCF un soir de grève. Okobo, Strazel, Diallo… tous jurent qu’ils ne laisseront pas Shorts refaire sa danse sans contact. L’arbitre aura besoin d’un casque anti-bruit et d’un défibrillateur.

Plus qu’un trophée, une révolution

Soyons clairs : si Paris finit le travail ce soir, c’est tout le storytelling du sport français qui prend un coup de latte. Un club né en 2018, porté par des investisseurs américains et un public mi-hipster mi-banlieue, se paierait le triple budget monégasque et la tradition “EuroLeague first class”. Ce serait l’illustration parfaite que le basket tricolore, longtemps planqué derrière son complexe NBA, a enfin trouvé ses paillettes locales.

Je serai franc : j’ai réservé ma place dans un bar de Pigalle qui diffuse la rencontre sur un écran plus grand que mon appart’. Si Paris fait la passation de pouvoir ce soir, j’ignore si la clim’ sera assez forte pour refroidir la bière. Dans le cas contraire, je mangerai mon tweet et on repartira pour un match 4 dimanche, mais quelque chose me dit que la nuit monégasque va se transformer en after-work funèbre. Quoi qu’il arrive, cette finale a déjà relancé le cœur d’un championnat qu’on disait obsolète. Essayez donc de ne pas cligner des yeux à 20 h 30 : il serait dommage de rater la naissance – ou l’implosion – d’une dynastie.

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼