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par | 30 Oct 2024

Le PSG, l’émeute de Roissy et les ultras : entre ferveur et débordement

Dimanche soir, c’est tout Paris qui s’est retrouvé à Roissy, à trois heures du matin, pour célébrer une victoire qui sentait bon la poudre et les fumigènes. Car après avoir écrasé l’OM sur leur propre terrain, le PSG ne pouvait se contenter d’un retour en catimini. C’était une scène digne des légendes du football et, soyons clairs, peut-être aussi un remake de "Fahrenheit 451" : entre chants endiablés, fans embrasés et capitaine allumant lui-même les torches du triomphe, ce retour était un feu d’artifice.
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Marquinhos, leader de la foule déchaînée

Il n’y a pas de célébration parisienne sans Marquinhos. Capitaine en chef et figure tutélaire, il incarne pour le PSG ce que Spartacus fut aux gladiateurs. Dimanche, il n’a pas seulement tapé dans les mains des fans ou salué la foule ; il s’est saisi d’un fumigène comme on brandit un sceptre. Un symbole, un signal, qui disait : « Nous sommes là, et c’est notre moment. » La scène, captée par le compte X du club, montre la ferveur à l’état brut, une communion totale où le football devient transcendance.

Mais soyons honnêtes, ce n’est pas tous les jours que l’on voit des joueurs de foot jouer avec des artifices pyrotechniques dans un aéroport. Imaginez un instant Marquinhos en Napoléon des temps modernes, haranguant la foule depuis l’aéroport de Roissy, soutenu par une armée de supporters en transe. La question se pose : où trace-t-on la ligne entre le soutien de l’équipe et le cirque explosif d’un retour digne d’une rock star ?

Supporters interdits de déplacement : un goût de revanche

Cette fête sauvage n’était pas seulement une célébration d’une victoire écrasante ; elle était aussi un acte de résistance. Car ces supporters du PSG avaient été interdits de déplacement par un arrêté ministériel, un blocage qui s’était imposé comme une gueule de bois amère. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, invoquant des risques de « troubles graves pour l’ordre public », avait condamné les Parisiens à regarder le match depuis leurs écrans. Comme si l’épopée des tribunes pouvait être réduite à quelques pixels sur un téléviseur.

Résultat ? La colère a trouvé une échappatoire. Roissy est devenu leur champ de bataille, l’endroit où ils ont décidé de compenser l’interdiction, de revendiquer leur droit à être présents, coûte que coûte. La ferveur des supporters, leur dévotion aveugle, trouve souvent son carburant dans la frustration. Un manque, une interdiction, et c’est l’incendie. Cela rappelle un peu la vieille phrase de Camus : « L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est. » Ces supporters refusent de n’être que des spectateurs ; ils se veulent acteurs.

La polémique des chants homophobes : le revers de la médaille

Cependant, il ne faut pas idéaliser cette ferveur sans examiner l’ombre qui s’y glisse. À peine une semaine plus tôt, le Parc des Princes avait résonné de chants homophobes, un acte qui a entraîné une nouvelle polémique et les condamnations du ministre des Sports, Gil Avérous. La Ligue de football professionnel (LFP), saisie de l’affaire, a prévu des sanctions. Ironie du sort, alors que la passion des ultras pousse le PSG sur les devants de la scène, elle laisse aussi des traces sombres, des relents de division et de violence verbale.

Paris est peut-être magique, mais le Paris des tribunes a aussi ses propres démons, comme tout grand opéra. Dans cette liesse, il y a une frontière fine, fragile, entre le pur soutien et l’expression d’une violence larvée. Comme le disait Nietzsche : « Il faut porter en soi un chaos pour accoucher d’une étoile qui danse. » Mais quand le chaos prend la forme de chants homophobes, la magie s’effrite.

Un final enflammé et les questions qui restent

Dimanche soir, l’aéroport de Roissy a été le théâtre d’une célébration hors normes, d’un moment suspendu où l’enthousiasme a pris la forme d’une émeute pacifique. Entre les mains tendues, les chants, et cette démesure pyrotechnique, on est face à une scène que certains trouveraient grandiose, d’autres un brin dérangeante. Et si ce n’était qu’une phase de plus dans l’histoire de l’excès parisien ?

On pourrait être cynique, dire que ces scènes sont le reflet d’une société avide de spectacle. Ou au contraire, y voir l’expression d’un attachement viscéral, de ceux qui brûlent d’amour pour leur club, quitte à se brûler eux-mêmes. Car après tout, qu’est-ce qu’une victoire si elle n’est pas partagée dans la sueur, la chaleur, et l’explosion d’un fumigène ?

Tom, rédacteur passionné chez ANousParis 🖋️. Je couvre toute l'actu parisienne - culture, événements, et tendances de la Ville Lumière! 🗼